Session Ordinaire de 2014- Vingt-deuxieme seance

Mardi 24 Juin 2014

Sur: “Violence véhiculée dans et par les médias”, présenté par Sir Roger Gale ((Doc. 13536)

Mme BİLGEHAN (Turquie) – À mon tour je remercie M. Gale pour son rapport détaillé, parfois un peu technique mais important et intéressant.

Chers collègues, le débat sur la violence dans les médias est depuis longtemps à l’ordre du jour du Conseil de l’Europe. L’Assemblée parlementaire a adopté plusieurs recommandations et résolutions, le Comité des Ministres a fixé des lignes directrices et la Cour européenne des droits de l’homme élaboré une jurisprudence abondante en la matière.

Comme indiqué dans le rapport, la perception de la violence peut varier selon les individus et les sociétés. Mais il est admis que la liberté d’expression et d’information garantie par l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme prohibe la pédopornographie et les discours de haine. C’est la ligne rouge. Il faut donc, dès le début, éviter de faire l’amalgame entre la volonté de protéger, en particulier les enfants, de toute violence véhiculée par les médias et toute autre intention de censure. Il ne faut pas reprendre les arguments énoncés par le rapporteur pour étouffer l’opposition par le biais de la restriction de la liberté de la presse.

Nous savons que le rôle des médias s’intensifie de jour en jour dans la vie quotidienne des sociétés. Parallèlement, avec le développement des médias sociaux et d’internet, les comportements négatifs et violents se font ressentir dans nos sociétés. Selon le rapport de M. Gale, il est reconnu mais non encore prouvé à 100 % que la violence encouragée par les médias a des effets sur le comportement des individus et que ces types d’émissions provoquent l’apparition d’actes de violence.

Par exemple, le modèle des catalyseurs, relativement nouveau, suppose que la violence dans les médias a une incidence sur la formation du comportement violent mais pas sur son déclenchement. Un comportement violent résulte d’une combinaison de facteurs génétiques, d’influences familiales, notamment les expériences de violences, et de facteurs environnementaux et situationnels. On dit que cela viendrait du stress mais ce n’est pas une excuse.

Prenant en considération ces changements fondamentaux dans les médias, il est indispensable que les gouvernements prennent de nouvelles mesures répressives et financières en vue de réduire les effets négatifs de ces émissions par le biais de mécanismes de contrôle. Il en existe plusieurs dont le Pan European Game Information (PEGI). En Turquie nous avons un système de filtrage, malheureusement très peu utilisé.

Nous acceptons le rapport et les amendements de Mme la rapporteure pour avis.